La capsulite rétractile de l’épaule est une pathologie qui touche près de 10% de la population mondiale. Elle fait partie des raideurs de l’épaule et correspond à un syndrome douloureux régional complexe de type I (SDRC I). Bien que ses origines soient quelques fois assez difficiles à déterminer, il existe des solutions pour traiter les symptômes gênants. Zoom sur la capsulite de l’épaule et les traitements disponibles pour soulager les patients qui souffrent de cette pathologie.
Qu’est-ce qu’une capsulite rétractile d’épaule ?
Pour bien comprendre ce qu’est une capsulite rétractile, il est essentiel de comprendre le fonctionnement de l’articulation de l’épaule, et plus particulièrement de la gléno humérale (l’une des 5 articulations du complexe de l’épaule). Celle-ci est entourée par un ensemble de tissus organiques : la capsule, qui forme un manchon fibreux autour de l’articulation(1). Les replis de cette capsule peuvent se rétracter et “coller” les uns aux autres, entravant alors les mouvements du bras en les rendant douloureux à effectuer. En d’autres termes, la capsulite rétractile peut se définir comme une inflammation de la synovie (liquide présent dans l’articulation et contenu par la capsule). La modification des propriétés de lubrification de cette synovie va coller les replis de la capsule de l’épaule qui peut évoluer jusqu’au “symptôme de l’épaule gelée”, où les mouvements de l’épaule deviennent alors impossibles dans tous les plans de l’espace (2).
Symptômes et évolution de la capsulite rétractile de l’épaule
Au début du développement de la pathologie, la couche profonde de la capsule de l’épaule (synoviale) apparaît de couleur rouge (en lien avec l’inflammation), puis se rétracte et devient blanche au fur et à mesure de l’évolution de la capsulite. A un stade avancé, ce trouble peut induire une disparition de la gaine du biceps brachial, ce qui engendre une forte diminution des capacités musculaires du patient.
Les autres symptômes de la capsulite rétractile peuvent varier selon les différents stades atteints par la pathologie :
- pendant sa première phase (aussi connue sous le nom de “phase chaude”) qui peut durer entre 1 et 4 mois, la capsulite rétractile engendre une douleur diffuse dans l’épaule, qui peut même atteindre le coude, voire la main. C’est une douleur inflammatoire, présente de jour comme de nuit, ou lorsque le patient tente d’effectuer un geste brusque ;
- au cours de la seconde phase qui dure entre 3 et 12 mois, la capsulite rétractile de l’épaule se caractérise par l’enraidissement de l’articulation de l’épaule et une diminution de l’amplitude des mouvements. C’est dans cette phase que peut apparaître le “symptôme de l’épaule gelée” ;
- pendant la troisième phase (aussi connue sous le nom de “phase froide”), la pathologie est généralement moins douloureuse et le patient peut retrouver progressivement l’amplitude de ses mouvements.
Quelles sont les causes de la capsulite rétractile de l’épaule ?
Cette rétractation de la capsule peut être d’origine traumatique, engendrée par une atteinte tendineuse (tendinopathie, par exemple), un choc direct ou indirect, une pathologie de la coiffe ou encore une intervention chirurgicale. A noter qu’elle peut également être d’origine primitive, c’est-à-dire sans antécédent notable.
L’épidémiologie de cette pathologie concerne principalement les patients âgés de 40 à 60 ans et tout particulièrement les femmes. Elle est favorisée par le diabète (20% des personnes diabétiques y sont sujettes), l’hypothyroïdie, le cancer du sein ou encore les problèmes cardiaques.
Quelle prise en charge pour la capsulite rétractile de l’épaule ?
La prise en charge de la capsulite rétractile de l’épaule s’articule autour d’un traitement médical et d’une phase de rééducation pour permettre au patient de retrouver l’amplitude initiale dans ses mouvements d’épaule.
En fonction du stade d’évolution de la pathologie et de l’avis d’un professionnel de santé, le patient peut être orienté vers une prise d’anti-inflammatoires oraux, une injection de corticostéroïdes, une injection de solution saline dans l’épaule, etc.. Par la suite, une combinaison d’exercices à réaliser à la maison et une thérapie dite “manuelle” peuvent également être mises en œuvre, notamment à travers des massages des tissus, des exercices de mobilisation articulaires, des étirements passifs, etc.. A noter que la prise en charge chirurgicale n’est pas de première intention.
D’une manière générale, il reste important de noter qu’une prise en charge rapide de la capsulite rétractile de l’épaule peut permettre de réduire de manière significative les éventuelles conséquences néfastes de cette pathologie. Nous vous recommandons donc de consulter un physiothérapeute dès que vous commencez à ressentir une douleur inquiétante au niveau de l’épaule, avec ou sans perte d’amplitude dans vos mouvements.
Quels exercices effectuer dans le cadre d’une prise en charge d’une capsulite de l’épaule ?
Comme nous l’avons vu précédemment, le traitement consiste tout d’abord en des injections de cortisone pour diminuer la douleur, ainsi qu’une recherche des causes initiales, s’il y en a. Le traitement est ensuite basé sur une rééducation intensive et prolongée, aidée par la prise d’antidouleurs (3).
Certains exercices peuvent être réalisés directement chez le patient, pour lui permettre de s’auto-rééduquer l’épaule, en parallèle de son accompagnement spécialisé. Voici un exemple d’exercice de rééducation issu du protocole d’Hauteville, et préconisé dans le cadre d’une capsulite rétractile de l’épaule : il se pratique allongé sur le dos, les genoux fléchis. Le patient joint ses mains sur son ventre, les pose au niveau de ses yeux ou de son front, laisse les coudes s’écarter (comme en position de sieste), puis tend les 2 mains ensemble le plus loin possible vers l’arrière de sa tête. Le but étant pour lui de maintenir cette position pendant quelques secondes, avant de ramener ses mains sur le ventre en expirant / soufflant. (4)
A noter toutefois que, dans de rares cas, les capsulites rétractiles peuvent laisser des séquelles au niveau moteur. Parmi elles, on compte notamment une diminution des amplitudes actives en rotation, en élévation antérieure ou latérale, avec une amplitude passive effective.
La Méthode Allyane dans le cadre du traitement de la capsulite rétractile d’épaule
La reprogrammation neuromotrice Allyane se place en complément des séances de rééducation réalisées avec un kinésithérapeute, dans le cadre de la prise en charge des conséquences de la capsulite rétractile de l’épaule. Elle permet de travailler sur les inhibitions motrices qui ont pu s’installer lors de la phase de limitation des amplitudes. Ces inhibitions motrices empêchent alors les muscles de fonctionner correctement, que ce soit au niveau de leur force ou de la qualité du geste à effectuer. Elles peuvent également induire des compensations d’autres muscles, souvent antagonistes de l’action à réaliser.
La méthode Allyane permet donc de réactiver un automatisme moteur « oublié » par l’immobilisation prolongée et induite par la douleur chez le patient atteint de capsulite rétractile de l’épaule (5).
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Sources :
- https://kinedoc.org/work/kinedoc/b6094834-be52-48c7-81a3-6cb84317570a.pdf
- http://urml-m.org/wp-content/uploads/2016/theses-rhumato/capsulite-retractile.pdf
- https://www.hopital-dcss.org/soins-services-hopital/informations-medicales/item/485-la-capsulite-rétractile-de-l’épaule.html
- http://centre-osteo-articulaire.fr/uploads/pdf/fiche%20reeducation%20a%20sec%202017.pdf
- https://allyane.com/patients/traitement-pathologies-epaule/