Peut-on accélérer la récupération après une prothèse totale de genou en augmentant l’intensité de la rééducation ? C’est la question qu’a exploré une récente méta-analyse publiée dans Cureus (Zahed et al., 2025). Les auteurs ont comparé 15 essais randomisés, totalisant plus de 1 000 patients, entre une rééducation « intensive » (exercices plus fréquents, plus longs, plus exigeants) et une rééducation « conventionnelle».

Les résultats sont parlants : à court terme, les patients bénéficiant d’un programme intensif retrouvent un peu plus vite de la flexion et de la mobilité; mais ces gains s’estompent rapidement.

À moyen et long terme, douleur, force, marche et fonction globale sont identiques dans les deux groupes : autrement dit, « faire plus » ne garantit pas de « récupérer mieux ».

Ces conclusions font écho à un phénomène bien connu : l’inhibition motrice arthrogénique. Après une chirurgie du genou, ce n’est pas seulement le muscle qui faiblit, mais surtout la commande nerveuse centrale. Le cerveau, en réponse à la douleur et à l’inflammation, limite volontairement l’activation musculaire pour protéger l’articulation.

Dans ce contexte, intensifier le travail musculaire périphérique sans agir sur la cause centrale revient souvent à forcer contre un frein encore serré.

C’est pourquoi les approches qui ciblent la reprogrammation motrice, comme Allyane, représentent une piste intéressante. En levant l’inhibition au niveau du système nerveux central, elles permettent de restaurer un schéma moteur fonctionnel, avant même d’augmenter la charge d’exercice.

Cette étude vient rappeler une idée essentielle : la rééducation post-PTG ne doit pas seulement chercher à renforcer, mais à réactiver, car l’intensité n’a de sens que si la commande motrice est rétablie.

DOI : 10.7759/cureus.88501

Veille rédigée par Typhanie Dos Anjos, PhD