Une approche intégrant les dimensions centrale et périphérique

Le cerveau agit comme un centre de coordination complexe, reliant différentes régions cérébrales entre elles et avec le reste du corps. À travers des signaux électriques, appelés oscillations cérébrales, il gère et ajuste en temps réel l’activité neuronale. Ces oscillations permettent non seulement d’étudier l’activité cérébrale, mais aussi d’observer comment les différentes régions cérébrales interagissent et quelles fonctions cognitives sont activées lors d’une tâche ou d’un mouvement.

Cette communication ne se limite pas au cerveau, elle englobe également l’ensemble du corps, notamment les muscles, qu’elle contrôle à travers le système nerveux. Cependant, ce processus peut être perturbé, en particulier après une blessure.

C’est ce que l’on appelle les inhibitions motrices, un phénomène qui empêche certains muscles de s’activer de manière optimale. Ce mécanisme, généralement réflexe, se manifeste fréquemment après un traumatisme articulaire, comme une chirurgie du ligament croisé du genou ou en présence d’une instabilité chronique de la cheville.

D’un point de vue physiologique, ces inhibitions agissent comme un mécanisme de protection, limitant l’activation musculaire pour prévenir d’éventuelles complications.

Inhibitions motrices : quelle prise en charge ?

La combinaison de l’imagerie motrice et des stimulations sonores à basse fréquence apparaît comme une méthode prometteuse pour atténuer ces inhibitions. Notre récente recherche montre que cette approche pourrait moduler la communication entre le cerveau et les muscles (Dos Anjos et al., 2024), marquant ainsi une première étape pour lever ces inhibitions.

Ces résultats viennent compléter les travaux précédents qui ont démontré une amélioration de la capacité de contraction musculaire après une séance Allyane (Dos Anjos et al., 2023).

Cependant, cette méthode ne représente qu’un levier initial. Pour obtenir une activation musculaire durable et une récupération complète des fonctions motrices, une rééducation active, incluant des exercices fonctionnels, reste essentielle.

Typhanie Dos Anjos, docteure en neurosciences & responsable recherche Allyane

REFERENCES 

Dos Anjos, T., Gabriel, F., Dutra Vieira, T., Hopper, G. P., & Sonnery-Cottet, B. (2023). Neuromotor Treatment of Arthrogenic Muscle Inhibition After Knee Injury or Surgery. Sports Health: A Multidisciplinary Approach, 194173812311692. https://doi.org/10.1177/19417381231169285

Dos Anjos, T., Guillot, A., Daligault, S., Chamoun, D.-M., De Sousa, T., & Di Rienzo, F. (2024). Low-frequency sounds combined with motor imagery elicits a transient disruption of force performance: A path to neuromotor reprogramming? NeuroImage297, 120746. https://doi.org/10.1016/j.neuroimage.2024.120746