Dans le cadre des suites d’une chirurgie du genou (ligament croisé antérieur, par exemple), certaines inhibitions motrices pathologiques peuvent apparaître au cours du processus de rééducation. Certaines méthodes permettent de limiter le risque d’apparition de ce trouble et/ou de les prendre en charge de manière efficace et rapide. C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans la suite de cet article. 

Qu’est-ce qu’une inhibition motrice ?

L’inhibition motrice (en anglais Arthrogenic Muscle Inhibition (AMI)) est un mécanisme naturel initié par le cerveau à la suite d’un traumatisme, d’une atteinte neurologique ou d’une chirurgie, notamment du genou. Si celui-ci persiste dans le temps, il peut devenir pathologique et induire un retard de la rééducation d’un patient.

Il existe deux types d’inhibitions motrices (pathologiques ou dysfonctionnelles) : 

  • les inhibitions distales (périphériques) : les informations émises par les récepteurs sensoriels du genou sont modifiées, ce qui empêche le muscle d’être activé pleinement ; 
  • les inhibitions proximales (centrales) : le blocage est ici localisé au niveau du cortex moteur du cerveau et des voies descendantes et empêche l’initiation du mouvement ou la réalisation de schéma moteur dysfonctionnel.

En savoir plus au sujet des inhibitions motrices

Comment détecter une inhibition motrice post chirurgie du genou ?

Dans le cadre d’une rééducation post opératoire du ligament croisé antérieur (LCA), la prise en charge est assez longue (sept mois et demi, en moyenne). Cela peut avoir des conséquences notables sur la motivation du patient et la vigilance des professionnels de santé en charge de la réadaptation de celui-ci. C’est la raison pour laquelle, malgré le fait que le protocole à suivre soit bien rodé, il est important de constamment optimiser les processus de prises en charge, et ce, pour limiter le risque d’apparition de flessum résiduel, d’asymétrie persistante ou les risques de récidives. 

En outre, plusieurs études scientifiques tendent à démontrer les bénéfices de la plasticité cérébrale sur la récupération des patients ayant subi une ligamentoplastie. 

Bien que certains tests, comme l’isocinétisme, le K-Start [1] ou l’ACL-RSI [2], peuvent permettre d’analyser l’aspect physique et les données subjectives des patients, il reste très difficile de détecter effectivement une diminution d’activation neuromusculaire. Dans ce cas de figure, il s’agit par ailleurs d’une inhibition motrice centrale (AMI) [3].

Comment prendre en charge les inhibitions motrices post-chirurgie du genou ?

Les inhibitions motrices induites par une chirurgie du genou peuvent être prises en charge par la méthode de reprogrammation neuromotrice Allyane. En effet, cette méthode de reprogrammation neuromotrice se focalise sur l’aspect central de la commande motrice, en se basant sur l’association de pratiques d’imagerie mentale plurisensorielle à la proprioception et à l’écoute de sons basses fréquences générées par un dispositif médical breveté. 

Une étude scientifique publiée en avril 2023 dans la revue scientifique Sports Health démontre, par exemple, qu’à la suite une séance de reprogrammation neuromotrice Allyane, les patients évaluent le gain fonctionnel de leur genou à 17,5 points (de 50% à 67,5%) selon l’échelle validée SKV (Simple Knee Value). Cette étude met également en avant les bénéfices cliniques d’une séance de reprogrammation neuromotrice Allyane et illustre ainsi la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire post entorse et chirurgie du genou. 

Une seconde étude clinique* présentée au congrès de médecine du sport ECOSEP en novembre 2021, permet de mettre en lumière les effets d’une séance Allyane, notamment l’augmentation moyenne de l’activité musculaire (mesurée par EMG de surface**) de 41% statistiquement significative (p<0,001) et une réduction moyenne du flessum de 9,01 degrés statistiquement significative (p<0,001). 

La méthode Allyane permet ainsi de reconnecter un ou plusieurs muscles impliqués dans une inhibition motrice. Cet apprentissage s’intègre parfaitement dans un protocole de rééducation classique, suite à une opération des ligaments croisés antérieurs (LCA).

La prise en charge par la méthode Allyane dans le cadre d’une chirurgie du genou, notamment pour les sportifs, se découpe en plusieurs étapes : 

  • la prise en charge pré-opératoire ;
  • la prise en charge post-opératoire immédiate ;
  • la phase d’autonomisation ;
  • la phase de consolidation ;
  • la phase de réathlétisation ;
  • la phase de retour au sport.

En savoir plus sur la méthode Allyane post ligamentoplastie

*Case series, evidence level 4 

** Moyenne de trois contractions isométriques du Vaste Médial ObliqueLadoucette S., Arthrogenic Muscle Inhibition : a new approach in joint rehabilitation. ECOSEP Congress Sports Medicine and Science : Facts for the future, 19-20 november 2021, Athens