Allyane est une méthode innovante de reprogrammation neuromotrice qui, en associant une forme spécifique d’imagerie motrice avec des sons de basse fréquence, permet à un patient de retrouver un geste ou un mouvement.
Dans le cadre de la journée européenne de la psychomotricité – discipline qui exerce une action globale sur le patient, regroupant les fonctions motrices en lien direct ou indirect avec la pensée, la psychologie et les fonctions cérébrales – nous faisons le point sur le rôle de l’imagerie motrice dans la rééducation.
Allyane n’est pas le premier à utiliser l’imagerie motrice dans son protocole de rééducation. Cette dernière est effectivement une voie déjà explorée et de plus en plus utilisée ces dernières années, notamment dans le domaine de la psychomotricité.
Qu’est-ce que l’imagerie motrice?
L’imagerie motrice consiste à s’imaginer en train d’effectuer une action sans qu’aucun mouvement réel ne soit exécuté ou visible1. Cet état cognitif dynamique permettrait de se figurer une action ainsi que ses caractéristiques temporelles, spatiales, proprioceptives* et kinesthésiques*.
Des études nombreuses constituant un rationnel scientifique fort, montrent que lorsque le patient s’imagine en train de réaliser un mouvement, ce sont des aires corticales en grande partie identiques qui s’activent que lorsque la personne est réellement en train de le faire, mettant ainsi en évidence une équivalence neurofonctionnelle entre l’image motrice et l’exécution du mouvement.
Quel est son intérêt dans la rééducation ?
Tout l’intérêt d’avoir recours à l’imagerie motrice dans la rééducation est d’améliorer les performances motrices.
D’ailleurs, une étude de James et Jacobson* appuie ce postulat. Les résultats montraient en effet que le simple fait de générer une image était systématiquement suivi d’une décharge des muscles en question, ce qui prouve que physiologiquement imaginer une action et la réaliser ont des conséquences proches.
Ainsi, l’imagerie motrice est une véritable alliée dans le processus de rééducation.
Comment les psychomotriciens s’en servent ?
L’imagerie motrice est utilisée auprès de patients dans différents types de cas.
Par exemple, le psychomotricien peut y avoir recours dans le cas où le patient serait amputé du membre supérieur* ou encore si ce dernier souffre des conséquences de lésions spinales. Il l’utilise également chez des personnes ayant des troubles de l’équilibre*, pour faciliter l’apprentissage de séquences motrices complexes* ou bien encore dans le but d’améliorer les performances chez des enfants atteints de Troubles d’Acquisition de la Coordination (TAC)*.
Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive mais donne une idée des applications possibles de l’imagerie motrice dans le cadre de rééducation psychomotrice.
Comment l’utilise-t-on avec la méthode Allyane ?
Allyane, méthode de reprogrammation neuromotrice innovante et inédite, s’appuie sur les bases scientifiques de l’imagerie motrice. Comment ? En s’appuyant sur les sensations proprioceptives et sensitivo-motrices pour construire une forme spécifique d’imagerie motrice. Celle-ci, associée à des séquences précises de sons de basse fréquence permet au patient de retrouver un geste ou un mouvement.
Pour cela, le praticien Allyane demande au patient d’imaginer mentalement les sensations musculaires et articulaires que procurent le « bon geste » (position et mouvement du corps, équilibre et déplacement, tension musculaire, fluidité, …). Cette étape sera suivie de l’écoute de sons basse fréquence* générés par un dispositif médical appelé Alphabox. Ces sons vont augmenter la production d’ondes alpha dans le cerveau et hyper-activer les aires de la motricité, permettant alors la mémorisation et l’ancrage des sensations générés par l’imagerie motrice et facilitant ainsi la récupération du mouvement ou du geste que le patient avait auparavant perdus.
Sources :
[1] : Intérêt de l’imagerie motrice dans la rééducation de la dysgraphie chez l’enfant – F. Puyjarinet – Les entretiens de la psychomotricité 2015
[2] : Principes et intérêts de la pratique de l’imagerie motrice en rééducation psychomotrice – F. Puyjarinet – Revue du S.N.U.P (Syndicat National d’Union des Psychomotriciens).
[3] : Motor planning, imagery, and execution in the distributed motor network: a time-course study with functional MRI. Hanakawa T, Dimyan MA, Hallett M. Cereb Cortex. 2008 Dec;18(12):2775-88. doi: 10.1093/cercor/bhn036. Epub 2008 Mar 20.
Kinesthésie : ce qui concerne la sensation de mouvement des parties du corps. (CNRTL) OU Ensemble complexe d’impressions sensorielles incluant les sens du mouvement, de la position, de la résistance et du poids (définition de Bastian)
Sensations Proprioceptives : perception que l’homme a de son propre corps, par les sensations kinesthésiques et posturales en relation avec la situation du corps. (CNRTL)