L’inhibition motrice arthrogénique (AMI) est un phénomène de plus en plus documenté, qui concerne près de 56 % des personnes après une chirurgie du ligament croisé antérieur – LCA (Sonnery-Cottet et al. 2024). Pourtant, cette difficulté neuromusculaire reste souvent mal comprise, ce qui retarde la rééducation et augmente le risque de récidive.

Plusieurs études récentes ont décrit ce mécanisme, mais c’est l’article « Quadriceps Activation After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction: The Early Bird Gets the Worm! » qui en propose la synthèse la plus récente, avec un focus particulièrement représentatif de la réalité clinique. Il rappelle que retrouver simplement l’extension complète du genou ne suffit pas à vaincre l’AMI. En effet, le muscle peut paraître actif alors qu’il reste inefficace, ce qui peut provoquer douleurs et inflammation si la sollicitation est intense. 

L’article souligne que pour bien prendre en charge l’AMI, il ne suffit pas de se fier uniquement à l’évaluation clinique en grades (de 1 à 3). Il est important de comprendre que l’activation du quadriceps se décline en trois niveaux distincts :

  • Une activation minimale : lever la jambe sans vraiment sentir la contraction, 
  • Une activation adéquate :  une contraction visible, contrôlée et clairement ressenti  
  • Une activation rapide : capacité à générer de la force rapidement, indispensable pour le retour au sport. 

Ces nuances sont essentielles pour adapter la rééducation et éviter les erreurs.

Du côté des traitements, plusieurs approches complémentaires sont disponibles : électrostimulation pour réactiver le muscle, biofeedback permettant au patient de mieux sentir et contrôler sa contraction, exercices ciblés adaptés au niveau d’activation ainsi que des techniques de stimulation sensorielle visant à moduler l’inhibition nerveuse. Mais ce que souligne avant tout cette revue, c’est l’importance cruciale d’une prise en charge précoce : intervenir rapidement, dès les premiers jours post-blessure ou post-chirurgie, maximise les chances de restaurer efficacement la fonction musculaire et de prévenir les complications à long terme.

C’est justement dans cette logique que s’inscrit la méthode Allyane : en alliant imagerie motrice et stimulation auditive, elle offre une approche douce mais ciblée, mobilisable dès les premiers jours après une entorse ou une chirurgie du LCA, pour faciliter la récupération et prévenir les complications durables.

BIBLIOGRAPHIE

Quadriceps Activation After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction: The Early Bird Gets the Worm!

Ayrton MOIROUX-SAHRAOUI, Florian FORELLI, Jean MAZEAS, Alexandre JM RAMBAUD, Andreas BJERREGAARD, Jérôme RIERA