L’inhibition motrice arthrogénique (AMI) est un déficit neuromusculaire persistant qui continue de poser un défi majeur après une reconstruction du ligament croisé antérieur. Mal comprise, elle retarde la rééducation, le retour au sport, favorise les compensations et augmente le risque de rechute.
Plusieurs travaux ont exploré ce phénomène, mais la revue « Rethinking the Assessment of Arthrogenic Muscle Inhibition After ACL Reconstruction: Implications for Return-to-Sport Decision-Making- A Narrative Review » propose une synthèse récente des mécanismes impliqués dans l’AMI, en intégrant à la fois les dimensions périphériques (ex. œdème, altération des afférences sensorielles) et centrales (ex. inhibition spinale). Mais au-delà de ces aspects bien connus, il met en avant un point essentiel : les nombreuses compensations développées par les patients. Ces compensations musculaires, cinématiques et/ou fonctionnelles, permettent souvent au patient de « masquer » son déficit, rendant l’AMI difficile à diagnostiquer lors d’un simple examen clinique. En recensant ces stratégies adaptatives, la revue offre aux cliniciens des repères concrets pour mieux évaluer la qualité d’activation musculaire et adapter la rééducation de façon plus ciblée.
Du côté thérapeutique, l’article rappelle l’importance d’intervenir précocement et souligne plusieurs approches efficaces pour restaurer l’activation du quadriceps : électrostimulation, biofeedback, exercices progressifs… mais aussi l’imagerie motrice, identifiée comme un outil prometteur pour renforcer l’activation corticale et accélérer les gains de force. C’est précisément dans cette logique que s’inscrit la thérapie Allyane : en associant imagerie motrice et stimulation auditive, elle propose une approche complémentaire des exercices physiques conventionnels pour réduire l’AMI, améliorer la contraction musculaire et faciliter un retour au sport durable.
Typhanie DOS ANJOS, PhD, responsable recherche Allyane
Auteurs : Forelli et al. 2025