La rééducation après une rupture du ligament croisé antérieur (LCA) reste un défi majeur. Malgré des protocoles bien structurés, beaucoup de patients conservent des troubles moteurs persistants : faiblesse du quadriceps, perte de stabilité ou d’efficacité gestuelle. Une revue clinique récente (Vitharana et al., 2025) synthétise les stratégies les plus efficaces pour restaurer la fonction sensori-motrice du genou.
Les auteurs identifient deux grands axes de travail :
- Renforcer la voie efférente, soit la capacité du système neuromusculaire à produire une contraction efficace. Cela passe par un renforcement progressif, incluant des phases à haute intensité (≥75 % du maximum volontaire) pour stimuler la force et la coordination. L’ajout d’approches telles que la stimulation électrique neuromusculaire ou de biofeedback EMG peuvent aider à améliorer le recrutement musculaire dans les premières semaines.
- Stimuler la voie afférente / somatosensorielle en travaillant la proprioception et la perception articulaire. Ce travail commence très tôt, parfois dès les premières semaines post-opératoires avec des exercices variés : équilibre, tâches en double contrainte, suppression visuelle partielle ou perturbations externes. L’objectif est de réduire la dépendance au contrôle visuel et de rétablir une perception fine du mouvement et de la position du genou.
Cette revue met en avant une vision globale : la rééducation ne doit pas chercher uniquement à “renforcer” mais à reconnecter. Après une lésion du LCA, le problème n’est pas seulement périphérique, il est aussi central. La douleur et la perte d’informations sensorielles modifient les circuits moteurs corticaux, perturbant ainsi la commande du mouvement.
Cette approche fait écho aux méthodes neurocentrées, qui visent d’abord à restaurer un contrôle moteur fonctionnel en agissant sur les mécanismes centraux de la commande motrice, avant d’intensifier le travail musculaire périphérique.
C’est dans cette logique que s’inscrit Allyane : en agissant sur les processus neuro-moteurs à l’origine des inhibitions persistantes, elle cherche à lever les blocages moteurs et à optimiser l’efficacité des exercices de renforcement.
Typhanie Dos Anjos, PhD
Auteurs : Vitharana et al. 2025
DOI : 10.2519/jospt.2025.12726