L’entorse de la cheville est l’un des traumatismes les plus fréquemment observés chez les sportifs amateurs ou professionnels, mais aussi chez les victimes d’un simple faux mouvement au quotidien. Chaque année, en France, plus de 6 000 entorses de cheville surviennent chaque jour selon la Haute Autorité de Santé (HAS). Face à cette blessure souvent sous-estimée, certains premiers gestes sont pourtant essentiels à effectuer pour éviter les risques de complications, comme l’instabilité chronique de la cheville. Mais alors, comment réagir dans les premières minutes après s’être fait une entorse ? Quels gestes permettent de limiter les dommages et de favoriser une guérison rapide ? Dans cet article, découvrez nos recommandations concrètes et les erreurs à éviter pour prendre en charge efficacement une entorse de cheville dès son apparition.
Comment reconnaître une entorse de cheville : les signes d’alerte
Avant d’agir, il est essentiel d’identifier les symptômes d’une entorse de cheville, afin de ne pas sous-estimer la blessure et de réagir de la meilleure manière. Une entorse correspond à un étirement ou une déchirure des ligaments de la cheville, souvent causée par un mouvement de torsion brutal, comme une inversion du pied (le pied part vers l’intérieur). Voici les principaux symptômes à surveiller :
- une douleur vive et immédiate : la douleur se concentre au niveau de la cheville, principalement sur la face externe. Elle survient instantanément après le traumatisme et peut être accentuée lorsque le patient tente de poser le pied au sol ;
- un gonflement rapide : quelques minutes après l’incident, un œdème peut apparaître autour de la cheville. Ce gonflement est dû à une inflammation locale et à un saignement des tissus ligamentaires lésés ;
- des difficultés à marcher ou à poser le pied : dans les cas d’entorse modérée à sévère, la douleur rend difficile, voire impossible, l’appui sur le pied blessé ;
- l’apparition d’un hématome : après quelques heures, une ecchymose peut se former. Elle traduit la présence d’un saignement interne, causé par la lésion des ligaments. Ce signe est particulièrement fréquent dans les entorses de gravité modérée à sévère.
Bon à savoir : selon la Société Française de Médecine du Sport (SFMS), l’intensité des symptômes peut varier en fonction de la gravité de l’entorse : Entorse bénigne : simple étirement des ligaments.Entorse modérée : déchirure partielle des ligaments.Entorse sévère : déchirure complète, parfois associée à une luxation ou une fracture. |
Quand suspecter une entorse grave ?
Si les symptômes sont accompagnés d’une déformation visible de la cheville, d’un craquement audible au moment du traumatisme ou d’une incapacité totale à bouger la cheville, il est impératif de consulter un médecin sans attendre. Une radiographie pourra être effectuée pour écarter tout soupçon de fracture osseuse associée.
Reconnaître les signes d’une entorse permet d’agir rapidement, car une prise en charge précoce est le meilleur moyen d’éviter une aggravation de la blessure. Dans la section suivante, nous détaillerons les gestes essentiels à adopter immédiatement après une entorse pour favoriser la récupération.
La règle du « R.I.C.E » : les gestes immédiats à effectuer en cas d’entorse de la cheville
En cas d’entorse de la cheville, la règle du R.I.C.E (Repos, Ice (Glace), Compression, Élévation) est la méthode de référence à mettre en place dans le cadre des premiers soins. Lorsqu’ils sont appliqués rapidement, ces gestes simples permettent de limiter l’inflammation, réduire la douleur et favoriser la récupération. Voici en détail comment procéder.
- R = Repos : la première étape à respecter est d’immobiliser la cheville et d’arrêter toute activité. En continuant à marcher ou à solliciter la cheville blessée, vous risquez d’aggraver la lésion ligamentaire.
Conseil pratique : la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’éviter tout appui sur la cheville pendant les premières heures. Utilisez des béquilles pour vous déplacer si nécessaire. |
- I = Ice (Glace) : l’application de froid est essentielle pour limiter l’inflammation et soulager la douleur. La cryothérapie agit en réduisant le flux sanguin au niveau du ligament, ce qui limite la diffusion de l’œdème (gonflement) et l’apparition d’hématomes.
Notre conseil :appliquez de la glace (ou un pack froid) pendant 15 à 20 minutes toutes les 2 à 3 heures dans les premières 48 heures ;placez toujours un tissu entre la glace et la peau pour limiter les risques de brûlures par le froid ;ne dépassez pas les 20 minutes d’application pour éviter les lésions cutanées. |
- C = Compression : la compression est un geste clé pour réduire l’œdème et aider à stabiliser la cheville. Elle permet de limiter l’accumulation de liquide autour des ligaments lésés.
Notre conseil : utilisez un bandage élastique ;enroulez la bande autour de la cheville en partant de la base des orteils et en remontant vers le haut du mollet. La pression doit être ferme, mais non douloureuse ;surveillez régulièrement pour éviter que le bandage ne coupe la circulation sanguine (cela se traduit par des picotements ou les extrémités des orteils bleutées) ;portez le bandage compressif durant les premières 48 heures, en l’enlevant pour dormir. |
- E = Élévation : surélever la cheville blessée permet de diminuer la pression sanguine au niveau de la lésion et de favoriser le drainage de l’œdème.
Notre conseil : allongez-vous et placez la cheville sur un coussin ou une pile de serviettes pour qu’elle soit au-dessus du niveau du cœur ;maintenez cette position plusieurs fois par jour pendant 15 à 20 minutes ;cette étape est particulièrement efficace lorsqu’elle est associée à l’application de glace. |
Pourquoi ces gestes sont-ils essentiels ?
Selon la Société Française de Médecine du Sport (SFMS), la méthode R.I.C.E est recommandée pour les traumatismes aigus comme l’entorse, car elle permet :
- de contrôler l’inflammation dans les premières 48 heures ;
- de réduire les risques de complications et de limiter la douleur ;
- de préparer la cheville pour une éventuelle rééducation en limitant le risque de lésions secondaires.
Toutefois, il est essentiel de rester vigilant : si les douleurs persistent ou si les symptômes s’aggravent, une consultation médicale s’impose.
Les erreurs courantes à éviter en cas d’entorse de cheville
Lorsqu’une entorse survient, certaines erreurs fréquentes peuvent être effectuées, souvent par méconnaissance ou précipitation. Celles-ci peuvent aggraver la blessure et retarder la guérison. Voici les principales erreurs à ne pas commettre et pourquoi elles sont préjudiciables.
1. Ne pas consulter un professionnel de santé
Même si la douleur semble supportable, il est essentiel de consulter un médecin ou un kinésithérapeute pour évaluer la gravité de l’entorse. Une simple entorse mal prise en charge peut évoluer vers le développement de certaines inhibitions motrices, un blocage de rééducation, une instabilité chronique de la cheville ou un risque accru de récidives.
Quand consulter ?
- Si la douleur persiste après 48 heures.
- En cas d’œdème important, d’hématome diffus ou d’incapacité à poser le pied au sol.
- Si une déformation ou un craquement a été constaté lors du traumatisme.
2. Appliquer de la chaleur dans les premières 48 heures
L’application de chaleur (bouillotte, bain chaud) peut sembler apaisante, mais elle aggrave l’inflammation. La chaleur dilate les vaisseaux sanguins, augmentant ainsi le gonflement et l’hématome. Privilégiez la glace pour réduire l’inflammation.
3. Masser ou manipuler la cheville trop tôt
Le massage direct de la zone lésée dans les premières heures peut aggraver la lésion. Les manipulations intempestives peuvent également entraîner des douleurs supplémentaires et un gonflement accru. Attendez plutôt l’évaluation d’un professionnel de santé avant toute manipulation ou intervention physique.
4. Continuer à marcher ou forcer sur la cheville
L’envie de tester sa cheville ou de « faire avec » est fréquente, mais continuer à marcher sur une cheville lésée peut aggraver la déchirure ligamentaire. L’absence de repos compromet la cicatrisation. N’oubliez pas de privilégier l’immobilisation et l’absence d’appui dans les premières 24 à 48 heures. Utilisez des béquilles si nécessaire.
5. Négliger la rééducation
Beaucoup de personnes, une fois la douleur atténuée, pensent que l’entorse est guérie et négligent la rééducation. Or, sans une prise en charge adaptée, la cheville reste fragile et sujette aux récidives.
La rééducation par un kinésithérapeute est indispensable pour :
- Restaurer la mobilité de l’articulation.
- Renforcer les muscles stabilisateurs de la cheville.
- Améliorer la proprioception (équilibre et contrôle des mouvements).
Bon à savoir : une étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine démontre que la rééducation réduit considérablement les risques de récidive d’entorse. |
L’importance de la rééducation post entorse de la cheville pour retrouver force et stabilité
Après une entorse, la phase de rééducation est essentielle pour assurer une récupération complète et prévenir les récidives. Elle permet de retrouver la mobilité, la force musculaire et une bonne stabilité articulaire. Par ailleurs, plusieurs exercices spécifiques existent pour renforcer la cheville.
Pour aller plus loin dans la rééducation et optimiser les résultats, la méthode Allyane représente une solution efficace et non invasive. Cette solution repose sur une combinaison d’un bilan des inhibitions motrices, d’un travail d’imagerie motrice et de l’écoute de sons de basse fréquence émis par un dispositif médical breveté.
Grâce à cette approche, la méthode Allyane permet d’accélérer la prise en charge d’une entorse à la cheville et de restaurer un contrôle optimal du mouvement.
Trouver le praticien Allyane le plus proche de chez vous
6 conseils pour prévenir les entorses et protéger vos chevilles
1. Renforcez vos chevilles : pratiquez des exercices réguliers comme l’équilibre sur une jambe, la marche sur la pointe des pieds ou l’usage de surfaces instables pour améliorer la stabilité.
2. Portez des chaussures adaptées : choisissez des chaussures offrant un bon maintien latéral et adaptées à votre activité. Évitez les modèles usés ou instables.
3. Travaillez votre équilibre : intégrez des exercices de proprioception simples : équilibre sur un pied ou utilisation d’une planche instable.
4. Échauffez-vous avant l’effort : mobilisez vos chevilles en effectuant des cercles, des montées sur la pointe des pieds et des petits sauts pour préparer l’articulation.
5. Adoptez une bonne hygiène de vie : hydratez-vous, reposez-vous et privilégiez une alimentation riche en minéraux pour maintenir vos muscles et vos ligaments en bonne santé.
6. Soyez attentif aux terrains irréguliers : restez vigilant lors de la pratique d’activités physiques ou sur des surfaces instables.