L’Arthrogenic Muscle Inhibition (ou inhibition motrice), désigne une incapacité durable d’activer complètement un muscle (genou ou cheville, par exemple). Celle-ci survient généralement à la suite d’une lésion ou d’une intervention chirurgicale. Ce processus neurologique est à l’origine d’une inhibition motrice dysfonctionnelle et engendre différentes compensations au niveau du système nerveux. Détecter une AMI en amont d’une opération ou juste après celle-ci est donc essentiel pour limiter le risque d’apparition de raideur postopératoire, la perte de mobilité du genou et la faiblesse musculaire. 

La classification de l’AMI du genou

En juin 2022, le Dr Bertrand Sonnery-Cottet et son équipe ont publié la première classification de l’Arthrogenic Muscle Inhibition pour le genou. Cette annonce permet d’améliorer la reconnaissance clinique de l’inhibition musculaire arthrogénique et de faciliter sa prise en charge. 

La classification se compose de 4 grades, eux-mêmes divisés en sous-grades : 

  • Grade 0 : à ce stade, on observe une contraction normale du vaste médial oblique (VMO) ;
  • Grade 1 : on distingue une inhibition motrice du VMO, sans pour autant observer un déficit d’extension du genou. Ce grade est divisé en sous-parties, en fonction du type d’inhibition détectée :
  • Grade 1A : l’inhibition est ici réversible dès lors que le patient commence à effectuer des exercices d’extension assistée ;
  • Grade 1B : l’inhibition est réfractaire aux exercices simples et nécessite la mise en place d’un processus de rééducation plus poussé pour être prise en charge ;
  • Grade 2 : à ce niveau, on observe une inhibition motrice du vaste médial oblique avec un déficit d’extension du genou, généralement induite par une contraction involontaire des ischio-jambiers. Dans ce cas de figure, il existe également deux sous-grades pour analyser ce défaut d’amplitude : 
  • Grade 2A : la perte d’amplitude du mouvement est réversible en effectuant quelques exercices destinés à fatiguer les ischio-jambiers ;
  • Grade 2B : la mise en place d’un programme de rééducation plus poussé est nécessaire pour retrouver l’amplitude du mouvement ;
  • Grade 3 : ce grade désigne un déficit chronique d’extension passive, induit par la rétractation de la capsule postérieure de l’articulation. 

En plus de rappeler l’importance de détecter une AMI en préopératoire et en postopératoire, cette classification est essentielle à prendre en considération pour assurer la mise en place d’une rééducation adéquate en fonction du tableau clinique du patient. 

Les causes de l’apparition d’une Arthrogenic Muscle Inhibition

L’apparition d’une Arthrogenic Muscle Inhibition peut avoir plusieurs causes. Cependant, les atteintes traumatologiques et les interventions chirurgicales sont les origines les plus souvent observées dans le cadre d’une AMI. En effet, ce type d’évènement peut être responsable d’une inflammation ou d’un dommage causé à l’articulation du genou, d’un gonflement ou de l’atteinte des récepteurs sensoriels, et ce, même si l’opération de la blessure a été effectuée avec succès. Cela peut avoir pour conséquence le développement d’une inhibition musculaire du quadriceps et une contracture réflexe des ischio-jambiers. 

Comment traiter une inhibition musculaire arthrogénique ? 

La prise en charge d’une AMI passe par une phase de rééducation du genou, suivie par un kinésithérapeute. Ce dernier est en effet en mesure de proposer différents exercices et conseils à appliquer en fonction de la situation du patient. Le processus de rééducation a pour objectif de renforcer les muscles autour du genou, améliorer la mobilité articulaire, faciale et ligamentaireet réduire la sensation de raideur pouvant être induite par une inhibition musculaire arthrogénique. Il permet également au patient de comprendre les comportements qui pourraient aggraver sa blessure, afin de les annihiler au quotidien.

La méthode Allyane pour accélérer la prise en charge d’une AMI

En complément du parcours de soins, la méthode de reprogrammation neuromotrice Allyane peut permettre d’accélérer la prise en charge d’une arthrogenic muscle inhibition du genou. Une étude clinique présentée au congrès de médecine du sport ECOSEP en novembre 2021 tend à démontrer qu’une séance Allyane permet d’augmenter l’activité musculaire  du VMO (mesurée par EMG de surface*) d’environ 41% statistiquement significative (p<0,001). Elle démontre également qu’une séance de reprogrammation neuromotrice favorise la réduction moyenne du flessum du genou de 9,01 degrés statistiquement significatifs (p<0,001).

Une seconde étude, publiée dans la revue scientifique Sports Health, met en lumière les bénéfices cliniques d’une séance de reprogrammation neuromotrice Allyane d’une durée de 1h dans le cadre d’une AMI du genou. +17,5% de gain fonctionnel du genou et +45% d’activation du Vaste Médial Oblique (VMO) ont ainsi été observés à la fin de cette séance avec la méthode Allyane. 

Vous souhaitez en savoir plus sur la méthode Allyane ? N’hésitez pas à nous contacter. Vous aimeriez intégrer la détection des inhibitions motrices à la prise en charge de vos patients ? Découvrez notre formation dédiée.  

* Moyenne de trois contractions isométriques du Vaste Médial Oblique