Les Arthrogenic Muscle Inhibition (AMI) représentent un enjeu majeur dans le traitement de l’instabilité chronique de la cheville (ICC). Celles-ci peuvent notamment entraîner des faiblesses musculaires et une altération de la motricité.La bonne prise en charge de ces inhibitions motrices est donc essentielle pour prévenir les risques de complication, de chronicisation, et dans l’optique d’améliorer ainsi la qualité de vie des patients. Des solutions innovantes, comme la méthode Allyane, combinant imagerie motrice et sons de basse fréquence (générés par un dispositif médical breveté), offrent des perspectives intéressantes pour accélérer le retour à la mobilité des personnes souffrant de ce type de troubles. C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans la suite de cet article. 

Quel est l’impact des Arthrogenic Muscle Inhibitions (AMI) sur l’instabilité chronique de la cheville ?

En France, près de 70 % de la population a déjà subi une entorse de la cheville. Il est important de garder à l’esprit que, dans le cas d’une première entorse, le risque de récidive est environ 3,5 fois plus élevé dans l’année et peut toucher jusqu’à 70 % des sportifs. En outre, environ 40 % des patients développent une instabilité chronique de la cheville (ICC) à la suite de cette blessure spécifique.

Les Arthrogenic Muscle Inhibition (AMI) jouent un rôle central dans le cadre d’une instabilité chronique de la cheville. Ces inhibitions motrices sont souvent assimilées à des adaptations effectuées par le cerveau à la suite d’une blessure. Cependant, lorsqu’elles atteignent un niveau pathologique, elles peuvent engendrer des faiblesses musculaires, une altération de la motricité et parfois une réduction de l’amplitude des mouvements. Ces changements peuvent persister dans le temps et nécessitent souvent la mise en place d’approches rééducatives complémentaires. 

L’entorse de cheville : une pathologie fréquente pouvant induire une Arthrogenic Muscle Inhibition

L’entorse de cheville désigne principalement une atteinte ligamentaire engendrée par un mouvement d’inversion forcée. Cette blessure est reliée à plusieurs facteurs de risque, comme l’âge du patient, d’éventuels déficits proprioceptifs et musculaires, ou encore l’utilisation de chaussures inadaptées au quotidien ou dans le cadre d’une pratique sportive. 

Si l’entorse à la cheville est la blessure la plus répandue au niveau de cette articulation, elle touche particulièrement les patients jeunes et actifs, avec près de 73 % des patients enregistrés, souffrant de symptômes persistants (douleur et instabilité) conduisant à l’ICC.

Complications et coûts induits par une instabilité chronique de la cheville

Une ICC (instabilité chronique de la cheville) peut parfois entraîner des complications importantes, pouvant affecter la proprioception et le contrôle neuromusculaire. Ces facteurs sont alors considérés comme des éléments aggravant le risque de blessures récurrentes. Si le coût du traitement d’une ICC peut atteindre les 12 000 €, il convient de garder à l’esprit que les patients nécessitent une intervention chirurgicale dans 20 % des cas. Une prise en charge efficace est alors essentielle pour réduire les coûts de ces interventions et améliorer la qualité de vie des patients qui en souffrent.

Impact des AMI sur l’instabilité de la cheville

Comme évoqué précédemment, les AMI (arthrogenic muscle inhibition ou inhibitions motrices) sont initialement considérées comme des actions protectrices naturelles, mises en place par notre cerveau. Cependant, lorsqu’elles atteignent le stade pathologique, celles-ci peuvent provoquer des déficits musculaires et altérer la fonction motrice du patient. Des études tendent, notamment, à démontrer un déficit d’excitabilité et une latence dans le réflexe des muscles de la cheville, suggérant une origine centrale des AMI. Ces changements moteurs peuvent ainsi persister même après la guérison physique, nécessitant la mise en place de stratégies rééducatives spécifiques.

Quelles sont les stratégies de prise en charge des AMI ?

La rééducation des AMI dans le cadre d’une instabilité chronique de la cheville est complexe et coûteuse. Elle nécessite, entre autres, que le patient réalise des séances répétées de kinésithérapie. Les approches traditionnelles incluent des exercices de flexion, d’extension et de proprioception. L’on peut remarquer qu’il existe de nouvelles méthodes, comme la cryothérapie, la stimulation transcrânienne et la méthode de reprogrammation neuromotrice Allyane, pouvant aider à accélérer le retour à la mobilité du patient et venir compléter le parcours de soins. 

La méthode Allyane dans le cadre de la prise en charge des inhibitions motrices de la cheville

La méthode Allyane combine imagerie motrice et sons de basse fréquence pour reprogrammer les schémas moteurs altérés. Cette approche a d’ores et déjà montré des résultats prometteurs dans le cadre d’un processus de rééducation des AMI, notamment après une rupture du ligament croisé antérieur du genou. Elle est également en cours d’évaluation dans le cadre des instabilités chroniques de la cheville. 

Des études soulignent des améliorations significatives de la force musculaire et des tests fonctionnels chez des patients ayant effectué quelques sessions de rééducation grâce à la méthode Allyane.

Les AMI ont un impact majeur sur l’ICC, nécessitant la mise en place de solutions rééducatives complémentaires La méthode Allyane représente une avancée significative dans le cadre du traitement des inhibitions motrices et des ICC, offrant une réponse adaptée aux AMI persistantes et en accélérant la récupération fonctionnelle des patients. Elle peut ainsi être considérée comme un outil supplémentaire et efficace à disposition des praticiens de santé. 

Vous souhaitez en savoir plus sur la méthode Allyane ? N’hésitez pas à nous contacter. Découvrez également notre formation dédiée au diagnotic de ces inhibitions motrices pour vous permettre d’accélérer le retour à la mobilité de vos patients au quotidien. 

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